De nos hôtes Christopher et Thomas
Christopher et Thomas ont décidé de faire un voyage à vélo en été le long du lac de Constance, du Danube et dans l'Allgäu.
De retour chez eux, ils ont pris le temps de tout écrire sur leur séjour dans la région germano-suisse.
Je ne sais jamais vraiment quand commencent les vacances. Est-ce le moment où l'on arrive à l'aéroport ou est-ce que cela commence quand on quitte la maison avec ses bagages ? Pour moi, elles commencent au moment où je descends de l'avion, où je goûte l'air, où je sens la chaleur et où je perçois cette odeur particulière des aéroports.
Après avoir récupéré mes bagages et passé le contrôle de sécurité, vient le moment de l'angoisse, lorsque je dois acheter des billets de train. Je me demande si l'on va comprendre mon allemand simple, si je vais me retrouver dans le mauvais train, dans la mauvaise ville ou dans le mauvais pays. Nous avons résisté au charme de la femme au guichet d'information, qui pensait que mon ami et moi avions l'air de devoir voyager "en première classe", et avons acheté des billets de retour "en deuxième classe" pour Constance.
Frontières
Les frontières exercent une certaine fascination sur moi. Je vis en Grande-Bretagne, où la frontière est la mer, le passage d'une frontière vers un autre pays est toujours quelque chose de spécial et toujours un peu excitant. Là où il y avait autrefois des douaniers ou des policiers grincheux, nous nous faufilons aujourd'hui entre les pays sans effort et sans nous en apercevoir.
En l'espace de quelques jours, notre itinéraire nous mènera en Suisse et en Allemagne, avec la possibilité de visiter une anomalie particulière, à savoir Büsingen am Hochrhein, une petite île allemande heureusement entourée par la Suisse.
Arrivée à Constance
Nous sommes restés moins de deux heures en Allemagne et, dès le moment où nous sommes descendus du train à Constance, la raison de notre retour dans cette partie de l'Europe est devenue évidente. Les différences peuvent paraître prosaïques, mais ce sont les différences dans la vie quotidienne qui font le charme du voyage. La circulation est calme et fluide, les automobilistes font autant attention aux piétons qu'aux cyclistes ; et ce qui est toujours surprenant et un peu inquiétant, ce sont les piétons qui attendent patiemment le "petit bonhomme vert" avant de traverser la route, même s'il n'y a visiblement pas de circulation. Un ami allemand m'a dit que cela était dû au fait que "les piétons sont la circulation".
Constance se situe avec assurance sur le Rhin, un pied en Suisse et l'autre en Allemagne, et son architecture témoigne d'une richesse discrète et d'une histoire influente, hommage silencieux à la stabilité et à l'autorité de la ville. Des faubourgs verdoyants, des parcs tranquilles et des promenades mondaines. Les fontaines jouent dans le lac, le Rhin coule et Imperia tourne.
Lac de Constance
Allemagne - Suisse - Allemagne
La traversée du Rhin vers la Suisse est facile et relaxante. Apprécié des autres cyclistes, notre itinéraire traverse de petits villages coquets et des ports de plaisance tranquilles. À Stein am Rhein, une ville qui a conservé son plan médiéval et ses maisons peintes, nous avons profité du marché de rue semestriel avant de pique-niquer au bord du fleuve.
Nous avons ensuite continué vers Schaffhouse, qui a été dévastée pendant la guerre de Trente Ans et bombardée par erreur par l'USAF en 1944. La ville est aujourd'hui célèbre pour les chutes du Rhin toutes proches, la plus grande chute d'eau d'Europe. Bien que l'on s'approche des chutes par la partie la moins jolie de la ville, la taille et le bruit de cette force naturelle massive sont tout simplement impressionnants. Le matin, nous avons flâné dans les rues pavées de Schaffhouse, une ville qui affiche discrètement sa prospérité, et nous nous sommes arrêtés pour acheter des pommes et du fromage au marché et profiter du calme.
Avec le Rhin à notre droite, nous sommes rentrés en Allemagne par la piste cyclable. Nous sommes passés devant une ferme où, la veille, un Black Cab londonien avait été garé de manière inappropriée. La fête de mariage était terminée, le Black Cab parti, les tables débarrassées et la grange rendue à sa vocation première. Ensuite, une manifestation qui enthousiasme et impressionne le pontonnier de Diessenhofen. Sur le Rhin qui coule dangereusement vite, les rameurs ont fait preuve d'une habileté remarquable, d'une grande confiance en eux et d'un esprit de compétition acharné. Le beau pont sur le Rhin Diessenhofen-Gailingen permet de revenir en Suisse. À Radolfzell, le risque de tempête n'était jamais très loin.
Le lendemain matin, les traces de la tempête étaient omniprésentes. Des branches tombées, des arbres cassés et un chemin forestier boueux qui rendait notre traversée de la forêt impraticable. Après nous être enfoncés dans la boue et ne plus pouvoir bouger, nous avons traîné nos vélos jusqu'à la route, les avons lavés dans un abreuvoir pour chevaux situé à proximité et avons poursuivi notre voyage par un itinéraire moins difficile.
Certains hôtels sont très attentifs à la sécurité, et le personnel surveille attentivement les arrivées, l'accès au petit-déjeuner et le minibar dans la chambre. Il a donc été surprenant de voir, à notre arrivée dans un hôtel, une note collée sur la porte d'entrée nous demandant d'appeler un numéro de téléphone portable. Lors de la prise de contact, on nous a dit que la clé se trouvait sous la natte et que nous devions nous mettre à l'aise. Comme nous étions les deux seuls clients de l'hôtel, le petit-déjeuner était calme.
Le Danube et l'Allgäu
Après les épreuves boueuses de la veille, l'itinéraire prévu le long du Danube était le bienvenu et n'a pas déçu. Un parcours vallonné qui serpente à travers de belles forêts et vallées, le chemin suit tranquillement le Danube sur près de 50 km, à travers des chemins forestiers frais et en passant devant des bâtiments d'une élégance surprenante. Le passage des vallées aux pâturages est presque imperceptible, tandis que des villages bien entretenus et des faubourgs stylés vous éloignent du Danube pour vous mener vers de vastes pâturages et d'immenses champs ouverts, où la verdure se mêle à des touches de couleurs vives. Les coquelicots, d'un rouge anormalement lumineux, se détachent vivement sur les prairies vertes. Nous pédalons à travers des pâturages parsemés de fleurs sauvages, le ciel est peuplé de buses et de dragons. Le parcours est peut-être vallonné et certaines collines sont fatigantes, mais la vue des Alpes est inspirante et vaut l'effort. Tout au long du parcours, on est accueilli par des villes thermales et de charmants villages, les Alpes s'agrandissent et le lac de Constance apparaît.
Contrairement aux villes et villages médiévaux, la ville relativement récente de Friedrichshafen est assise avec assurance sur la rive, avec son histoire variée et intéressante. Les bâtiments de style Art déco contrastent avec l'élégante promenade et les bâtiments modernes en verre. Nous nous réjouissons d'une traversée détendue sur la voie navigable très fréquentée, nous nous détendons dans les cafés en plein air et observons les dirigeables modernes qui glissent sans effort au-dessus du lac de Constance.
Catamaran : Friedrichshafen - Constance
Avec l'efficacité d'une liaison ferroviaire, le catamaran nous ramène sans peine à Constance. Là, nous flânons dans les ruelles et les cafés et dégustons une dernière bière avant de retourner en Suisse et de poursuivre notre route vers Zurich et notre domicile.
Quand les vacances se terminent-elles ? Pour certains, c'est lorsqu'ils quittent l'hôtel, leurs valises faites. Pour d'autres, c'est quand ils montent dans l'avion. Pour moi, elles ne sont jamais tout à fait terminées.
